Dans un article précédent, nous avons abordé les sorties des postures et les principaux sauts vers l’arrière qui composent la première série d’ashtanga yoga : le jumpback et chakrasana.
Attaquons maintenant les sauts vers l’avant. Ce sont ceux que l’on réalise avant d’entrer dans les postures.
( Tous les dessins de cet article sont issus des fiches pédagogiques des séries d'ashtanga, réalisées avec l'aide de l'illustratrice Léna Piroux. Vous pouvez retrouver les fiches ici )
Il y a toujours des particularités, des variations, et des petites préférences personnelles de pratiquants aguerris, mais voici les sauts de base :
° Le Jump through
Dans ce saut vers l’avant, le pratiquant est en chien tête en bas, et vient sauter en croisant les jambes pour les faire passer entre les bras, et venir s’assoir. Une entrée réussie est une entrée contrôlée, ralentie, avec les jambes bien groupées au corps lors du saut, et les fesses se déposent en douceur au sol.
C’est la méthode la plus répandue pour entrer dans les postures. Malheureusement elle est souvent mal réalisée par car il est facile de la « bâcler » pour ne pas se trouver en décalage avec les autres élèves dans un cours collectif guidé. En apprenant à bien le décomposer, et à le réaliser étape par étape, vous progresserez rapidement.
(☝️Petit rappel : pour simplifier mes explications ici je parle « d’entrée dans les postures » mais n’oubliez pas qu’en ashtanga l’entrée fait partie intégrante de l’asana.)
° le jump through jambes tendues
J’aime parler de ce saut en faisant plutôt référence à une « glissade », ou en tout cas un saut vers l’avant, et non un saut où on tente de sauter en hauteur.
Pour l’apprendre, placez des blocs sous vos mains. Vous serez ainsi plus haut et risquerez moins de cogner les talons au sol lors de votre passage, ce qui vous ferait tomber sur les fesses. D’expérience, cela fait mal au coccyx pendant plusieurs semaines !
A titre personnel, je privilégie ce saut avant les postures dans lesquelles les jambes sont tendues, comme dandasana, purvottanasa, navasana évidemment, et les dernières postures assises, puisque cela s’enchaine bien.
Pour certains pratiquant, il sera facile à réaliser. Mais tous les corps ne sont pas égaux. Une grande souplesse à l’arrière des jambes et des fléchisseurs permettant une belle compression des jambes au buste seront nécessaires pour y arriver avec aisance. Il est toutefois important de ne pas se laisser aller trop vite entre les mains. A l’arrivée, vous devez toujours porter vos fesses, qui doivent être encore derrière vos bras.
Vous n’avez pas glissé comme une serpillère. Certes vous avez cherché à glisser entre votre vos mains, mais l’arrivée est contrôlée.
Variante :
Pour entrer en triang mukha ekapada paschimottanasana, vous pouvez réaliser ce saut en tendant seulement une des jambes.
° le Jump through, en passant par le handstand
Celui là, c’est mon préféré. Il requière de longues années de pratique et de patience pour acquérir la force et la compréhension corporelle nécessaire à sa belle réalisation.
C’est finalement comme sauter en tuck handstand, ce qui exige une grande force dans les épaules si on veut être bien groupé (genoux à la poitrine) et descendre ensuite le plus lentement possible entre les bras.
Dans la 2eme série, il existe encore d'autres façons d'entrer dans les asanas. Mais en vous concentrant déjà sur ces trois techniques, vous avez là le principal.
Lors des cours ou des stages que je propose, j'ai à coeur d'expliquer ces transitions pour que les élèves puissent évoluer et repartir avec une palette d'outils et d'exercices pour apprivoiser ces techniques. Retrouvez les prochaines dates ici
( Tous les dessins de cet article sont issus des fiches pédagogiques des séries d'ashtanga, réalisées avec l'aide de l'illustratrice Léna Piroux. Vous pouvez retrouver les fiches ici )